Charte du droit à l’oubli numérique : publicité ciblée, sites collaboratifs et moteurs de recherche

Deux chartes adoptées dès 2010 ont posé les bases du droit à l’oubli numérique, de la publicité ciblée aux moteurs de recherche. Elles annonçaient le RGPD et rappellent aujourd’hui aux entreprises l’importance de la transparence, de la maîtrise des données et de la confiance numérique.

Par
Guillemette Songy
1
Min
Partagez cet article
Possibilités numériques avec ordinateur choix

De la publicité ciblée aux moteurs de recherche : comment fonctionne le droit à l’oubli ?

Le droit à l’oubli numérique est un pilier de la protection des données personnelles en France et en Europe. Bien avant l’entrée en vigueur du RGPD en 2018, deux chartes fondatrices ont marqué les premiers engagements volontaires des acteurs du numérique :

  • 30 septembre 2010 : Charte du droit à l’oubli numérique dans la publicité ciblée. Elle concerne les données personnelles collectées passivement, souvent à l’insu des internautes, via les cookies et technologies de suivi publicitaire
  • 13 octobre 2010 : Charte du droit à l’oubli numérique dans les sites collaboratifs et moteurs de recherche. Elle vise les données publiées activement par l’utilisateur (photos, profils, commentaires, avis en ligne)

Ces deux dates marquent la naissance d’une réflexion collective sur la manière dont les données sont exploitées, stockées et rendues accessibles. Aujourd’hui, ces engagements trouvent un écho direct dans le RGPD et dans les attentes croissantes des internautes : privacy, transparence et maîtrise de leur identité numérique.

Avec Adequacy, les entreprises cartographient leurs traitements, organisent la gestion des demandes et assurent une conformité robuste.
Résultat : un avantage compétitif basé sur la confiance numérique.

Définitions clés

Blocs d'information numérique

Droit à l'oubli numérique

Faculté pour une personne de demander la suppression ou désindexation de ses données personnelles afin qu'elles ne soient plus accessibles en ligne ni utilisées à des fins commerciales.

Publicité ciblée

Technique marketing qui diffuse des annonces personnalisées à partir de données collectées (navigation, centres d'intérêt, historique de recherche, localisation).

Sites collaboratifs

Plateformes où les internautes créent et partagent du contenu : forums, réseaux sociaux, sites d'avis, wikis, etc.

Moteurs de recherche

Outils qui indexent et rendent accessibles les contenus en ligne. Ils jouent un rôle central, car ils conditionnent la visibilité des informations personnelles.

Les chartes de 2010 : un tournant dans la régulation volontaire

1. La Charte du 30 septembre 2010 – Publicité ciblée

Cette charte engageait les annonceurs et acteurs de la publicité en ligne à :

  • Informer plus clairement les internautes de l’usage de leurs données
  • Offrir une possibilité réelle de s’opposer au tracking publicitaire

Exemple concret : un internaute qui visite un site e-commerce devait être averti si ses données de navigation servaient à afficher une publicité sur un autre site.

2. La Charte du 13 octobre 2010 – Sites collaboratifs et moteurs de recherche

Elle portait sur les données publiées volontairement par les utilisateurs, avec deux engagements forts :

  • Faciliter la suppression des contenus
  • Collaborer avec les moteurs de recherche pour limiter leur réindexation

Exemple concret : un étudiant qui publie une photo personnelle sur un réseau social doit pouvoir la supprimer et s’assurer qu’elle ne réapparaît pas dans Google ou Bing.

Cas d’usage concrets du droit à l’oubli

  • Recrutement : un DRH ne devrait pas accéder, via une simple recherche Google, à des photos privées publiées par un candidat il y a dix ans
  • Entreprises : une marque doit s’assurer de ne pas utiliser, dans ses campagnes marketing, des données collectées sans consentement explicite
  • Utilisateurs : toute personne doit pouvoir demander la suppression ou désindexation d’un article ancien portant atteinte à sa réputation professionnelle

Bonnes pratiques pour les acteurs du numérique

Pour les professionnels (CEO, DPO, RSSI, annonceurs, moteurs de recherche)

  • Mettre en place des interfaces simples et transparentes pour l’exercice du droit à l’effacement
  • Documenter la durée de conservation des données et les finalités de traitement
  • Travailler en coopération avec la CNIL et le CEPD
  • Intégrer le Privacy by Design dans les systèmes publicitaires et collaboratifs
  • Mettre en place un processus clair de gestion des demandes RGPD (traçabilité, délais, communication)


Pour les utilisateurs

  • Paramétrer régulièrement ses préférences de confidentialité (cookies, réseaux sociaux, comptes en ligne)
  • Surveiller son identité numérique via des outils spécialisés ou alertes Google
  • Exercer son droit de suppression ou de désindexation dès qu’une donnée porte atteinte à sa vie privée
  • Privilégier des services conformes au RGPD, respectueux de la transparence et de la privacy


Conclusion : du droit à l’oubli à la confiance numérique

Les chartes du 30 septembre et 13 octobre 2010 ont ouvert la voie à une régulation responsable de la publicité ciblée, des sites collaboratifs et des moteurs de recherche. Dix ans plus tard, le RGPD a transformé ces engagements volontaires en obligations légales.

Pour les entreprises, le droit à l’oubli numérique n’est pas seulement une contrainte juridique :

  • C’est un facteur de confiance vis-à-vis des clients
  • Un levier de réputation dans un environnement digital concurrentiel
  • Et un signal fort de conformité vis-à-vis des autorités de contrôle



CEO, DPO, RSSI : prenez ce sujet au sérieux. Car la maîtrise de l’identité numérique est aujourd’hui une condition indispensable à la confiance numérique.

FAQ - Le droit à l’oubli numérique

Qu’est-ce que le droit à l’oubli numérique ?

Le droit à l’oubli numérique est la possibilité, pour toute personne, de demander la suppression ou la désindexation de ses données personnelles publiées en ligne.

Comment demander la suppression d’informations sur Google ?

Google met à disposition un outil officiel de demande de suppression. Chaque demande est analysée selon un équilibre entre vie privée et intérêt public. Avec le lien cliquable effacez vos données personnelles d’internet gratuitement.

Quelle différence entre publicité ciblée et données publiées volontairement ?

  • Publicité ciblée : données collectées passivement (cookies, navigation)
  • Sites collaboratifs et moteurs : données publiées activement (photos, profils, avis)

Le droit à l’oubli est-il obligatoire pour les entreprises ?

Oui. Le RGPD (article 17) impose aux organisations de garantir ce droit à l’effacement. Cela nécessite des processus clairs, des outils adaptés et une communication transparente avec les utilisateurs.

Quelle est la différence entre droit à l’oubli et droit à l’effacement ?

  • Le droit à l’effacement s’exerce auprès d’un responsable de traitement
  • Le droit à l’oubli inclut la désindexation des moteurs de recherche

Combien de temps les données personnelles restent-elles visibles en ligne ?

Tant qu’elles ne sont pas supprimées ou désindexées. Les moteurs de recherche indexent sans limite de temps, sauf demande explicite.

Quels sont les acteurs concernés par le droit à l’oubli numérique ?

  • Annonceurs diffusant de la publicité ciblée
  • Sites collaboratifs (réseaux sociaux, forums, plateformes d’avis)
  • Moteurs de recherche (Google, Bing, Qwant)
  • Entreprises traitant des données personnelles dans le cadre du RGPD

Comment les entreprises peuvent-elles se conformer au droit à l’oubli ?

  • Mettre en place des procédures internes de gestion des demandes
  • Identifier rapidement les données à effacer
  • Coopérer avec les moteurs de recherche
  • Sensibiliser les équipes (marketing, IT, juridique) aux enjeux de l’identité numérique

Ils nous font confiance depuis des années

Découvrez Adequacy

Un de nos experts vous présente comment Adequacy s’adapte à votre réalité terrain.